». Deux rescapés, l'ingénieur géographe Corréard et le chirurgien Savigny, qui rapportent cette scène dans le style fleuri de l'époque, décrivent les visages « anéantis, pétrifiés, hideux » des passagers et ajoutent : « Il semblait que la terrible Gorgone, dont nous portions le nom, était passée devant eux ! Dix-sept marins et soldats refusent obstinément de quitter l'épave. L’œuvre de Géricault n'inspire guère les artistes au tournant du XXe siècle, mais a une influence sur de nombreux artistes contemporains, notamment à partir des années 1970. Les rayons qui percent la couche nuageuse donnent une lumière crépusculaire qui accentue le côté dramatique de la scène en éclairant les corps des cadavres. Le tableau est en soi une prise de position politique : en dénonçant ainsi ce capitaine incompétent car très mauvais navigateur, il pointe les travers de l'armée post-napoléonienne, dont les officiers sont en grande partie recrutés parmi les dernières familles ayant subsisté à la chute de l'Ancien Régime[43]. Toujours est-il que les six embarcations soulagées de leur encombrant fardeau reprennent leur route, se séparant les unes des autres, avant de disparaître définitivement à l'horizon. Néanmoins, il s'en détache car il met en scène des gens ordinaires plutôt que des héros. L'artiste, détourné de son œuvre par d'autres projets de moindre importance, réalise le tableau final en huit mois[24] ; l'ensemble du projet lui prend en tout plus d'un an et demi[23]. La monumentalité du format (491 × 716 cm) fait que les personnages en arrière-plan sont à échelle humaine, et que ceux au premier plan sont même deux fois plus grands qu'un homme : proches du plan de l’œuvre, entassés, les personnages créent un effet d'immersion du spectateur dans l'action du tableau[31]. Le Sénégal est restitué à la France par les Britanniques. Marie-Philippe Coupin de la Couperie, un peintre contemporain de Géricault, est quant à lui catégorique : « Monsieur Géricault semble se tromper. Les horreurs du naufrage sont aussi connues du public grâce à l'indiscrétion du ministre de la police Élie Decazes qui relâche volontairement la censure en laissant le rapport de Savigny (destiné normalement uniquement aux autorités maritimes) parvenir à la presse, ce qui lui permet de torpiller le ministre ultra de la Marine François-Joseph de Gratet[18]. La situation se dégrade alors rapidement : les naufragés, pétris de peur, se disputent et font tomber leurs barriques d'eau douce dans l'océan, se reportant sur les barriques de vin pour étancher leur soif. L'une d'entre elles suit le mât et son gréement, et conduit l’œil du spectateur vers une vague en passe de submerger le radeau, tandis que la seconde, qui suit les corps jonchant l'embarcation, mène vers la silhouette lointaine de l'Argus[20]. Désormais, tout se déroule selon un enchaînement fatal. Le tableau fait partie des « 105 œuvres décisives de la peinture occidentale » constituant le Musée imaginaire de Michel Butor, paru en 2015 et réédité en 2019[98]. On voyait un mouvement à peine perceptible de son corps ou de ses bras. Le Radeau de La Méduse emprunte beaucoup d'éléments aux peintres contemporains de Géricault comme Jacques-Louis David (1748-1825) et Antoine-Jean Gros (1771-1835) qui peignent des événements d'actualité de manière monumentale. 1.2- Son histoire. Au lever du jour, on comptera soixante-neuf cadavres, tous parmi les soldats. Un critique remarque cependant que le tableau comporte plus de personnages qu'il ne devait y en avoir à bord du radeau au moment du sauvetage[23]. Avec des morts ! Son élève le plus dévoué, Girodet, un classique raffiné et cultivé, produit des œuvres sans aucune chaleur. En outre, elle se trouve à proximité de deux autres tableaux de Géricault : Cuirassier blessé quittant le feu (1814), et Officier de chasseurs à cheval de la garde impériale chargeant (1812)[1]. La composition picturale est essentiellement basée sur trois structures pyramidales. Deux des survivants servent de modèles pour les personnages figurés par des ombres au pied du mât[26] ; trois visages sont peints d'après ceux d'Alexandre Corréard, Savigny et Lavillette. Plusieurs corps jonchent le radeau, au premier plan, sur le point de tomber à l'eau en raison des vagues. Géricault a l'habitude de faire poser ses amis, et notamment Eugène Delacroix (1798-1863), qui servit de modèle au personnage situé au premier plan, le jeune homme du centre gisant sur le ventre[29],[30]. Juin 1816 : la « division du Sénégal » [1] est créée pour reprendre possession des comptoirs et établissements que la France possédait, notamment au Sénégal, avant les guerres de la Révolution et de l'Empire. Il est incontestablement la pièce maîtresse du salon, si bien que le Journal de Paris écrit qu'« il frappe et attire tous les regards ». Le Radeau de La Méduse est une peinture à l'huile sur toile, réalisée entre 1818 et 1819 par le peintre et lithographe romantique français Théodore Géricault (1791-1824). Jamar, quant à lui, pose nu pour le jeune homme mort au premier plan, sur le point de tomber à l'eau, et sert également de modèle à deux autres personnages[23]. Le Radeau de la Méduse est devenue une légende. Extrait du film d'Adrien Touboul avec Georges-Antoine Borias, 10 min 11 s. Jeanne Desto, Émilie Daniel et Christian Henry. L'énorme masse remue à peine et prend de plus en plus l'eau. Dans son journal, Delacroix porte un regard catégorique sur ces peintres, peu avant le Salon de 1819 : « Le curieux mélange d'éléments classiques avec un regard réaliste, que David a imposé à la peinture, perd désormais sa force et son intérêt. En 1990, le groupe de folk rock irlandais The Pogues relate cet événement et la toile de Géricault dans la chanson The Wake of the Medusa sur l'album Hell's Ditch. Chaumareys, qui sait à peine faire le point, a déjà commis une erreur d'un degré, soit 110 kilomètres... Il va en faire une seconde, plus grave de conséquences : le 1er juillet à vingt heures, il croit avoir reconnu le cap Blanc au nord-ouest de la Mauritanie, alors que celui-ci est encore à 30 kilomètres. Les voiles une fois abattues, un silence de mort règne sur le pont. Un vieil homme tient la dépouille de son fils sur ses jambes ; un autre pleure de rage, abattu ; un cadavre sans jambes à gauche évoque les pratiques anthropophages qui ont eu lieu sur le radeau réel tandis que des taches éparses de rouge sang rappellent les affrontements. À une date inconnue, entre 1826 et 1830, le peintre américain George Cooke (1793-1849) réalise une copie de taille réduite (130,5 cm x 196,2 cm) qui sera exposée à Boston, Philadelphie, New York et Washington, devant un public ayant connaissance du scandale provoqué par le naufrage en France et en Angleterre. Mais qui connaît l'histoire de cet événement ? Conservée au sein du Département des peintures, sous le numéro d'inventaire INV 4884, l’œuvre est exposée dans l'aile Denon, en salle 77 (dite Mollien), de 1945 à aujourd'hui[1]. Elle a été faite en 1817/1818. Une fois les portes refermées, il se plongeait dans son œuvre. Il y aborde la question de la survie du sujet en peinture[92]. À l'issue de l'exposition, le jury du Salon lui décerne la médaille d'or mais ne va pas jusqu'à lui faire l'honneur de l'intégrer aux collections nationales du musée du Louvre. Peint en 1819, le chef-d'œuvre romantique de Théodore Géricault a atteint une telle renommée qu'il a depuis occulté le fait divers réel qui l'a inspiré. Il concevait ses personnages et ses foules comme des types humains, soumis à la domination de la figure symbolique de la Liberté républicaine, qui est l'une de ses inventions formelles les plus brillantes »[76]. Le plus frappé de tous est sans doute Chaumareys. Aujourd’hui au Louvre, Le Radeau de la Méduse, est l’une des toiles les plus admirées. On octobre 19, 2018. dans L'officine. La troisième met en scène, à sa base, des cadavres et des mourants, desquels émergent les survivants ; à son sommet culmine l'espoir de sauvetage, avec la figure centrale d'un homme noir agitant sa chemise. Louis XVIII, après avoir visité le salon trois jours avant son ouverture officielle, déclare : « Monsieur, vous venez de faire un naufrage qui n'en est pas un pour vous ». L’œuvre continue à inspirer les artistes au XXIe siècle. Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre. Un camion transportant habituellement du matériel destiné aux pièces de la Comédie-Française conduit le tableau au château de Versailles la nuit du 3 septembre. "Le Radeau de la Méduse" : la vérité crue sur son histoire Un historien a enquêté sur le drame vécu par les naufragés du "Radeau de la Méduse" immortalisé par le peintre Géricault en 1819. Telle est du moins la promesse solennelle qui est faite aux passagers et à l'équipage. En ce moment, nous possédons 2 émissions dans nos archives, dont la première a été diffusée en novembre 2020. Fervent royaliste, il traite dès le départ ses subordonnés avec morgue, ne leur fait jamais confiance et préfère s'entourer des conseils d'un passager du nom de Richefort, qui prétend connaître la côte d'Afrique. De plus, il est improbable que Géricault ait vu le tableau[56],[57]. Quatre ou cinq hommes meurent dans les jours qui suivent à bord de l'Argus. Il note également qu'une centaine de grandes fresques historiques sont exposées, dans le but d'afficher la prodigalité du nouveau régime, et que seuls quelques peintres bénéficiant d'une importante rétribution peuvent alors entreprendre des projets nécessitant autant de temps, d'énergie et de moyens financiers[15]. L’événement devient un scandale d'ampleur internationale, en partie parce qu'un capitaine français servant la monarchie restaurée depuis peu est jugé responsable du désastre, en raison de son incompétence. le radeau de la méduse : son histoire et ma vision de la toile. En 1793, David peint déjà un événement contemporain d'importance dans La Mort de Marat. Son Désastre en mer (entre 1833 et 1835) représente un incident similaire : un vaisseau anglais ayant coulé et des personnages mourants au premier plan de l’œuvre. En 1816 elle est envoyé au Sénégal pour une mission de reconnaissance ; mais le 2 juillet de la même année au large des côtes Sénégalaises la Méduse s’échoue sur des bancs de sable et le bateau d’engouffre dans les flots. Le photographe Gérard Rancinan revisite le tableau dans une photographie intitulée Le Radeau des illusions en 2008[97], et le réalisateur Laurent Boutonnat s'en inspire dans le clip de la chanson Les Mots, interprétée par Mylène Farmer et Seal. En réalité, les rescapés lui avaient expliqué qu'ils protégeaient la peau de leurs pieds constamment immergés avec des bouts de tissu[42]. Dix-sept marins restent à bord de la frégate afin de tenter de la ramener à bon port. Il symbolise plus généralement le mépris porté par l'aristocratie envers le peuple[61]. Bien que Gustave Courbet (1819-1877), figure majeure du mouvement réaliste, soit décrit comme un peintre anti-romantique, ses tableaux les plus importants dont Un enterrement à Ornans (1849-1850) et L'atelier de l'artiste (1855) doivent beaucoup au Radeau de La Méduse. Peu après, l’œuvre est exposée à Londres, ce qui achève d'établir la réputation du jeune peintre en Europe. Un dernier « conseil de guerre » se réunit et décide que douze naufragés sont trop faibles pour survivre : ils sont donc jetés à la mer... Lorsque le surlendemain, le 17 juillet, L'Argus retrouve enfin le radeau, on ne dénombre plus que 15 survivants à bord... Cinq d'entre eux mourront d'épuisement peu après leur arrivée à Saint-Louis. Il dessine et peint plusieurs esquisses alors qu'il choisit quel moment il souhaite représenter dans le tableau final[26]. Il est difficile de faire toute la lumière sur ce point. Dans la Divine Comédie, Ugolin se rend de surcroît coupable de cannibalisme ; or, c'est l'un des aspects les plus marquants du récit du naufrage de la Méduse. Turner choisit également de placer au centre de la composition un personnage noir de peau, lui aussi en raison de ses opinions abolitionnistes, dans son tableau Le Négrier (1840)[83]. Le tableau est au cœur d'une des enquêtes de la série de France 2 l'Art du crime (saison 1, enquête 3, 2017). Le 2 juillet 1816, la frégate La Méduse s'échouait au large de la Mauritanie. Géricault peint comme héros central un homme noir. Jusqu'en 1815, Jacques-Louis David, alors en exil à Bruxelles, est à la fois l'artiste le plus représentatif de la peinture historique – un genre très populaire qu'il contribue à enrichir – et un maître du courant néoclassique[50]. Par conséquent, certains détails deviennent aujourd'hui très difficiles à distinguer[31]. Ce que l’on remarque en premier lieu, outre la force saisissante des clairs-obscurs, c’est cette composition pyramidalequi nous él… Deux cents ans plus tard, son tableau est l’un des plus célèbres du musée du Louvre. En 2004, une exposition consacrée à Courbet au Clark Art Institute (Massachusetts, États-Unis), à partir de la collection du musée Fabre de Montpellier, a pour ambition de mettre en perspective des peintres réalistes du XIXe siècle, tels que Honoré Daumier (1808-1879) ou les premières œuvres du jeune Édouard Manet (1832-1883), avec des peintres romantiques, dont Géricault et Delacroix. En raison de sa célébrité et de son influence importante sur les arts, Le Radeau de La Méduse est l'objet de nombreuses références dans la littérature et la culture populaire. Une fois les canots alignés le long du bord, l'évacuation peut commencer. Ce dernier donne un aspect velouté et lustré à la peinture une fois appliquée, mais au bout d'une longue période se forme une pellicule noire indélébile, même par une restauration, et la toile se resserre, ce qui provoque le craquèlement de la surface du tableau. Ils considèrent en outre que son réalisme cru s'écarte beaucoup de la « beauté idéale » incarnée par Pygmalion et Galatée de Girodet, qui triomphe la même année. Le 17 juin 1816, la frégate La Méduse appareille de l'île d'Aix, avec pour objectif de rétablir la domination coloniale française en Afrique de l'Ouest à partir du port sénégalais de Saint-Louis. L'influence du Radeau de La Méduse se fait sentir chez des artistes en dehors de France, notamment en Angleterre, où le public a pu voir l’œuvre exposée en 1820 à Londres, ainsi qu'aux États-Unis, où une copie à taille réelle est exposée dans de nombreuses villes de la côte Est[83],[84]. Dans l'ensemble, le tableau fait forte impression, bien que son sujet en choque beaucoup, qui refusent par conséquent d'admettre qu'il s'agit d'un véritable succès populaire[23]. En choisissant de représenter cet épisode tragique pour sa première œuvre d'importance, Géricault a conscience que le caractère récent du naufrage suscitera l'intérêt du public et lui permettra de lancer sa jeune carrière. Dans L'Assommoir (1877), Émile Zola en fait mention, lorsque la noce se rend au musée du Louvre[N 6]. Son style s'appuie sur le drame et la fluidité du mouvement baroque et utilise des coups de pinceau lâches, une palette de couleurs fortes et sombres, le contraste net des poses claires et sombres et des poses dramatiques. Certains y ont vu une critique de l'Empire Colonial Français conservateur et esclavagiste. Le remorquage est difficile et l'ensemble chaloupes-canots-radeau dérive vers le large, si bien que les officiers responsables des canots décident de larguer les amarres[9]. Enfin, au début des années 1990, le sculpteur John Connell réalise une œuvre nommée The Raft Project : il récrée pour cela Le Radeau de La Méduse en produisant des sculptures grandeur nature représentant les personnages du tableau (bois, papier et goudron), puis en les plaçant sur un grand radeau de bois[93]. Il s’agit d’une peinture romantique, dans la lignée du néo-classicisme. Des nuées d'oiseaux tournoient dans le ciel et plongent dans l'eau. Le Radeau de la Méduse est une peinture à huile sur toile faite par le peintre français Théodore Géricault. Après avoir pris la décision de réaliser le tableau, il entreprend des recherches approfondies avant de commencer la peinture. Selon les termes d'une critique, il représente « les espoirs déçus, la souffrance extrême, et l'instinct de survie basique qui outrepasse toutes les considérations morales et fait plonger l'homme civilisé dans la barbarie »[21]. Au bout d'une semaine, il ne reste plus à bord de la sinistre machine que trente survivants. En effet, le sourire le plus célèbre du monde immortalisé par Léonard de Vinci en viendrait presque à éclipser le talent d’autres peintures exposées dans ce musée – notamment La Liberté guidant le peuple d’Eugène Delacroix et Le Radeau de la Méduse de Théodore Géricault. Il vit dans une petite chambre attenante à l'atelier avec son assistant âgé de dix-huit ans, Louis-Alexis Jamar ; ceux-ci se disputent parfois, et, un soir, Jamar s'enfuit et ne revient que deux jours plus tard, après que Géricault réussit à le persuader. Une critique émet même l'hypothèse que l'exposition du tableau à Londres, peu de temps après, est organisée en raison de l'éclosion d'un mouvement pour l'abolition de l'esclavage en Angleterre[62]. Elle connaît un succès critique bien plus important qu'à Paris[1], et est considérée comme la figure de proue d'une nouvelle tendance de la peinture française. Son expression était tout à fait paisible[23],[33]... ». La musculature parfaite du personnage central, qui tente d'attirer l'attention du bateau de sauvetage, est une réminiscence du néoclassicisme, bien que le naturalisme des lumières et des ombres, l'authenticité du désespoir manifesté par les survivants et l'émotion suscitée par la composition de l’œuvre distinguent le tableau de l'austérité néoclassique. Le chef-d’œuvre de Delacroix, La Liberté guidant le peuple (1830), serait également directement inspiré du Radeau de La Méduse ainsi que d'un autre tableau de Delacroix, Scènes des massacres de Scio. Cette différence de réception publique est en partie due aux conditions d'exposition : à Paris, le tableau est suspendu en hauteur, dans le Salon Carré – une erreur dont Géricault s'aperçoit lorsqu'il voit pour la première fois l’œuvre installée –, tandis qu'à Londres, elle est placée près du sol, ce qui renforce son caractère monumental. Albert Elsen, professeur d'histoire de l'art à l'université Stanford, voit quant à lui en Le Radeau de La Méduse et en Scènes des massacres de Scio une influence majeure du geste grandiose réalisé par Auguste Rodin dans son groupe de sculptures monumental La Porte de l'Enfer (1880-1917). On ne saura jamais la vérité, et le procès qui aura lieu à Rochefort n'élucidera pas ce point capital. Hergé reprend ainsi la composition du tableau dans la couverture de Coke en stock (1958), le dix-neuvième album des Aventures de Tintin, dont le récit se passe en partie sur un radeau de fortune. Mais connaissez-vous l’histoire tragique qui a inspiré le peintre ? Le tableau serait une œuvre hostile à la Restauration et aux émigrés, mais aussi une dénonciation de l'esclavage. À l'instar de Géricault, Aïvazovski met en scène le combat de l'homme contre les éléments naturels et crée un effet d'attente chez le spectateur, qui se demande si les naufragés seront finalement secourus[86]. Le photographe Sergey Ponomarev (en) du New York Times remporte le prix 2016 Pulitzer de la photographie d'actualité pour sa photo d'une embarcation de migrants aux abords des côtes de l'île de Lesbos qui rappelle la toile de Théodore Géricault[94]. Sur le radeau, les cent quarante-sept naufragés sont tellement serrés qu'ils ne peuvent s'asseoir. Son tableau le plus célèbre, La Neuvième Vague (1850), est toutefois très proche du Radeau de La Méduse[88], tant dans sa thématique que son exécution. l'utilisation des cookies permettant de vous proposer des services et contenus personnalisés. Au début de l'année 1818, il rencontre Savigny et Alexandre Corréard ; le récit de leur ressenti lors de l'expérience du naufrage influence grandement la tonalité du tableau final[21]. La structure de la composition – notamment la composition pyramidale – et la manière de représenter les personnages utilisés par Géricault se rattachent au courant classique[1], mais le caractère réaliste du sujet incarne une évolution majeure et marque la rupture entre le courant néoclassique et le courant romantique naissant. Le ministre de la marine est obligé de démissionner. La somme de six mille cinq francs est versée à Pierre-Joseph Dedreux-Dorcy, l'ami le plus proche de Théodore Géricault, qui est l'intermédiaire avec le musée durant la vente posthume[1]. Le maître lui-même vit ses dernières années, exilé à Bruxelles. Deux groupes se sont d'ailleurs formés : celui des officiers et fonctionnaires, qui ont gardé leurs armes et occupent la partie la moins immergée du radeau au centre, laissant les extrémités aux soldats et assimilés, désarmés par mesure de précaution avant de quitter La Méduse. Peintre de paysages marins, ce dernier est manifestement inspiré par les premières œuvres de Turner, avant d'évoluer vers l'impressionnisme à la fin de sa carrière[87]. Le 2 juillet 1816, La Méduse s'échoue sur le banc d'Arguin, à 80 kilomètres de la côte mauritanienne. La critique américaine est enthousiaste, et le tableau inspire des pièces de théâtre, des poèmes, des performances scéniques et même un livre pour enfants[71]. Aujourd’hui, nous vous proposons de découvrir cette enquête signée Arte qui se concentre sur le célèbre chef-d’œuvre romantique du « Radeau de La Méduse » de Théodore Géricault. Dans son journal, il écrit d'ailleurs ceci : « Géricault m'avait permis de contempler Le Radeau de La Méduse alors qu'il était encore en train d'y travailler. Mais il est trop tard, et la frégate, qui court vent arrière à son allure la plus rapide, se jette de toute sa force sur un haut-fond. La peinture fait 491 cm de hauteur sur 716 cm de largeur. En poursuivant votre navigation sur les sites du groupe Sophia Publications, vous acceptez L'équipage construit un radeau avec des espars (assemblés par des cordages et sur lesquels sont clouées des planches qui forment un caillebotis glissant et instable) pour délester la frégate de ses lourdes marchandises, à l'exception des 44 canons, et la déséchouer[8]. L'artiste, dont l'atelier est très bien rangé, travaille méthodiquement et dans le silence le plus complet : il trouve que le simple bruit d'une souris brise sa concentration[23]. Une dernière influence, portant à la fois sur le caractère politique du tableau et sur les carcasses démembrées de ses sujets, provient de l’œuvre de Francisco de Goya, et notamment l'estampe no 39, Grande hazaña! Malheureusement, il n'y a pas assez d'embarcations pour évacuer les quelque quatre cents marins, soldats et passagers : la frégate ne dispose que de quatre canots, ainsi que d'une chaloupe et d'une yole [2] pour remonter le fleuve Sénégal. La palette de Géricault est composée de couleurs aux tons pâles, afin de représenter la chair des personnages, ainsi que de couleurs sombres pour les vêtements, le ciel et l'océan[43]. La faim, la colère, le délire éthylique poussent quelques désespérés à se jeter à l'eau ou à se livrer à des actes d'anthropophagie (cannibalisme de survie) alors que physiologiquement les hommes peuvent survivre sans manger plusieurs semaines[11]. Le lieu d’exposition de cette œuvre est le musée du Louvre à Paris. Celle-ci est chargée d'acheminer le matériel administratif, les fonctionnaires et les militaires affectés à ce qui deviendra la colonie du Sénégal. J'étais frappé par l'attention extrême qu'il manifestait en observant le modèle, avant de poser le pinceau sur la toile. Long de vingt mètres et large de sept, il menace d'être submergé lorsqu'il est pleinement chargé. Débuta alors une sombre descente. En juin 1816, un navire français, La Méduse, quitte le port de Rochefort en direction du Sénégal. » Le peintre a néanmoins de fervents soutiens, tel l'écrivain et critique d'art Auguste Jal, qui admire le fait d'avoir traité d'un sujet politique, ses opinions libérales (par la mise en avant de la figure du « nègre », et la critique de l'ultra-royalisme), et sa modernité. C'est pourquoi Géricault y peint trois figures d'hommes noirs (pour lesquels un seul modèle a posé prénommé Joseph), alors qu'il n'y en aurait eu qu'un seul parmi les rescapés en plus d'une cantinière jetée à l'eau le 13 juillet en compagnie d'autres blessés.