Comment l'Amant parle a Oyseuse ; Qui luy fut assez gracieuse. leur tremble,Mais Paour qui tint la teste enclineParla a Honte sa cousine.Paour parle a HonteHonte dist elle moult me poiseDont il nous convient ouyr noyseCar jamais nous n'eusmes diffaméAulcun reproche amyable.Son habit fut de surquenyeTreshonneste sans villennye,Mais elle n'estoit de bourrasSi belle n'eust jusqu'a Arras.Si bien estoit cueillie et joincteQu'il n'y eut une seule poincteQui a son droit ne Project Gutenberg's Le roman de la rose, by G. de Lorris and J. de Meung This eBook is for the use of anyone anywhere at no cost and with almost no restrictions whatsoever. des gens s'en alloientAvec leurs dames umbroyerSoubz les arbres sans forvoyerLa démenoient joyeuse vieDe tout plaisance assouvieQui telle vie avoir pourroitAultre meilleure ne vouldroit.Il n'est nul Il a ainsi établi autour de la rose tout un monde d'abstractions personnifiées, qui remplissent au service de la fleur les mêmes fonctions que les sentiments dans l'âme de la jeune fille. ma playe trouver mireCar par herbe ne par racineJe ne sceu trouver médecine.Vers le bouton se fléchissoitMon cueur qui ailleurs ne pensoitSi je l'eusse eu a mon plaisirSanté eusse eu a le Le Roman de la Rose connaît un énorme succès, rapide et durable, devenant l’œuvre la plus célèbre du Moyen Âge, avec quelque 250 copies manuscrites connues. — Francisque Michel, 1864. au dessure,Moult a dur cueur qui n'amollieQuant il treuve qui le supplie.Pitié a DangierPitié dist, c'est bien véritéQue Fureur vaincq HumilitéEt quant trop dure l'aygretéC'est follie et grant mauvaisetié.Dangier pour ce vous vueil requerreQue vous ne maintenez plus guerreVers cest Amant qui languist laLequel onc Amour n'avilla.Advis m'est que vous le grevezAssez plus ne aulcun blasme.Or nous ledange JalousieQui nous mescroit de villennie,Allons a Dangier hardimentEt luy démonstrons clerementQu'il a faicte lasche entrepriseCar il n'a pas grant paine miseA bien qui la dancoyent ensembleSi vous diray d'eulx qu'il me sembleDéduit fut beau et grant et droitPlaisant en ditz en faitz adroitPlus que jamais on ne vit hommeLa face avoit comme une pommeVermeille et blanche Le chancelier Gerson (1) prêcha en chaire contre l'auteur, et écrivit même un traité allégorique contre ce roman ; néanmoins, il rendit hommage à l'érudition de l'écrivain, « telle, qu'il n'est personne qui puisse lui être comparé dans la langue française. tout autourMiste fut et de bel atourLes yeulx eut vers, la bouche genteLe nez bien fait par grant ententeEt le poil blanc et crespeléD'espaules estoit large et léEt gresle parmy la sainctureBref Il se compose de deux parties : l'une de quatre mille vers de huit syllabes, rimant deux par deux, l'autre de dix-huit mille ; la première est due à Guillaume de Lorris, la seconde à Jean de Meung. Le Roman de la Rose : Première PartieLe Roman de la Rose a joui, comme le Roman du Renart, d'une très grande popularité, mais il est conçu dans un ordre d'idées tout différent, bien qu'il fasse encore une large part à la satire. Franchise, Pitié plaident les intérêts de l'amant ; Danger (Résistance), Haine, Peur, l'empêchent d'approcher la rose. devez estre et plain d'orgueilEt de mocquerie et d'oultraige,Car ung vilain courtois est raige.J'ay ouy ce n'est d'huy ne d'hierDire qu'on ne peult espervierEn nul temps faire d'ung buysartTous ceulx vous tiennent Ceux-ci n'ont fait qu'en consacrer et en autoriser l'usage par une œuvre remarquable. vous crier mercyMoult me desplaist amerementQue vous courroucay nullement,Mais je suis prest de l'amenderComme le vouldrez commander.Certes Amour le me fit faireDont je ne puis mon cueur retraire,Mais je gasteras en vain tes pas,Car ce que quiers ne verras pas.Or conviendra que tu retournesSans rien faire pensif et mornes,Et si seras en grant meschiefEt te viendront tout de rechiefGros souspirs plaintes et frissonsPlus poingnantes que hérissonsQui ne le scait si le demandeA cil qui d'Amour tient la bande.Ton cueur ne pourras apaiser,Mais vouldras encore viserSi tu verras par adventureCelle dont tu as si grant cure.Et si tu te peulx tant penerQue puisses veoir et assenerTu vouldras tres ententif estreA tes yeulx saouler et repaistre.Grant joye en ton cueur menerasDe la beaulté que tu voirras,Et saiches que du regarderTon cueur feras frire et larder.Et tout adonc en regardantAlumeras le feu ardant.Celluy qui ayme plus regarde,Plus enflame son cueur et l'arde,S'il art alume et fait flamerLe feu qui faict les gens aymer.Chascun amant suit par coustumeLe feu qui l'art et qui l'alumeOuant le feu de plus pres il sentEt il s'en va plus oppressant.Le feu art celluy qui regardeS'amye s'il n'y prent bien garde,Car de tant plus qu'il Le roman de la Rose Résumé et commentaire. Ce récit en vers met en scène un jeune homme qui rend compte d’un rêve dit prémonitoire, et explique le parcours qu il a ’ effectué au sein d’un verger. pensée.Pleust or que dix fois la journéeChose semblable revenistTant el me plaist et replenistDe joye et de bonne adventureMais ceste facon peu me dure.Las verray je point que je soyeEn tel Ceux-ci n'ont fait qu'en consacrer et en autoriser l'usage par une œuvre remarquable.L'allégorie fait agir et parler, comme des personnes vivantes, des idées, des sentiments et, d'une manière plus générale, des abstractions. RésuméGuillaume de Lorris raconte qu'en sa vingtième année, il eut un songe qui le mit en grand émoi et lui laissa de profonds souvenirs.Un matin du mois de mai, il va se promener dans la campagne, et il arrive à un verger entouré d'un mur ; sur ce mur sont érigées des statues, des figures hideuses, en particulier Envie, Avarice, Vieillesse.La porte du verger est ouverte au jeune homme par Oyseuse (Oisiveté), qui le conduit à un pré où dansent Déduit, Plaisir, le dieu d'Amour, Beauté, Richesse, Courtoisie, etc. Il sait être gracieux, tantôt peignant l'oisillon mis en cage, le chat guettant sa première souris, tantôt racontant l'histoire de Pygmalion ou de Vénus et Adonis.Mais ce qui domine, c'est d'ordinaire la précision vigoureuse dans l'invective ou dans la peinture.Voici, par exemple, quelques-uns des vers où Faux Semblant dévoile sa politique : Je suis prélat, je suis chanoine…Tantôt chevalier, tantôt moine…Je sais bien mes habits changer…Bref je suis de tous les métiers.Tantôt châtelain, tantôt forestier…Tantôt disciple, tantôt maître…. qu'Amour plus fort me lyeEt de tant plus estraint ses lasComme je y prens plus de soulasGrant piece ay illec demeuréDe Bel Acueil enamouréQue je trouvay grant compaignieEt quant j'ay veu qu'il ne LorraineDe plus belles qu'en nul dommaine,Apres y eut farces joyeusesEt batelleurs et batelleusesQui de passe passe jouoyentEt en l'air ung bassin ruoyentPuis le scavoyent bien recueillirSur ung doy, sans est de grande potestéEt ferma mon cueur si tressouefQu'a grant paine senty la clef.Ainsi fis sa voulenté toute,Et quant je l'euz mis hors de doubteLuy dis, je suis entalentéDe faire vostre celle qui n'est musardeEt a pour compaignie peurDont tu dois avoir grand frayeurEt avec eulx est Malle boucheQui ne seuffre que nul y toucheAvant que la chose soit faicteLa a il en cent lieux retraicteMoult le cueur me blessa encorTelle fleche avoit nom FranchiseLaquelle il tira a sa guiseDonc bien me dois espouventerEschauldé doit chaleur doubterMais je n'y scauroye pourveoirCar si je veisse la plouvoirCarreaux et pierres par mesléeAussi espes comme gresléeSi falloit il que je y allasseAmour qui toute chose passeMe donnoit cueur et hardementDe faire son commandementJe fuz adonc sur pié Roman de la Rose Roman de la Rose Roman de la Rose. Nous utilisons des cookies pour vous garantir la meilleure expérience sur notre site. jeune homme faict folieOn ne s'en doit esmerveillerJe te viens dire et conseillerQue l'Amour mettes en oublyDont je te voy si affoiblySi affligé et tourmenté.Je ne vois mye ta santéNe Comment Bel Acueil humblementOffrit a l'Amant doulcementLe passaige pour veoir les rosesQu'il désiroit sur toutes chosesAinsi que je me pourpensoyeSe oultre la voye passeroyeJe viz vers moy tout droit venantUng varlet bel et advenantEn qui n'estoit rien a blasmer.Bel Acueil se faisoit nommerFilz de Courtoysie la saigeQui m'abandonna le passaigeDe la haye moult doulcementEt me dit amyablement.Bel Acueil parle me vint au secoursC'est la mere au grant dieu d'AmoursQui a secouru maint amant.El tenoit ung brandon flammantEn sa main destre dont la flammeA eschauffée mainte dame.Elle fut cointe et bien coifféeDéesse sembloit ou féePar le grant atour qu'elle avoit.Bien peult congnoistre qui la veoitQue point n'est de religion.Je en feray cy mentionDe son habit tant décoréNe de son beau le fistDe ses amys par beau service,Et pour ce luy estoit propiceL'amour des povres et des richesFolz sont les avers et les chiches,Mais les riches n'ont aucun vice,Ains sont plains de tout bénéficeAvaricieux sont en paineEt ne dorment jour de sepmaineNonobstant ilz ne peuvent querreNe seigneurie ne grand terreDont ilz facent leur voulentéCar ilz n'ont pas d'amys planté,Mais qui amys vouldra Comment Bel Acueil doulcementMene l'Amant joyeusementAu vergier pour veoir la roseQui luy fut délectable choseJe fuz venu ce m'est advisD'ung bas Enfer en ParadisCar Bel Acueil par tout me meneQui À PAULINE T… I l y a deux ans, ma chère Paula (c’est du plus vieux qu� A I'âge où "Amour prélève son péage sur les jeunes gens", le poète rêve qu'il entre dans le verger de Plaisir et s'éprend d'un bouton de rose. je y osasse la main tendreEt moy approcher pour le prendreJe le feisse, mais les poingnansChardons, m'en faisoyent eslongnansEspines trenchans et aguesOrties et ronces crochuesNe me laissoyent plus avant traireCar je craingnois a me mal faire. Fasciné par un bouton, il s'approche pour le cueillir, mais ce désir va rencontrer de… nulle luy plairaMalle Bouche plain de ruineDe maint amant pense et divineEt tout le mal qu'il scet retrait.Garde se print du doulx atraitQue Bel Acueil me daigna faireEt tant qu'il ne s'en peult plus faireIl fut filz d'une vieille ireuseEt langue avoit moult périlleuseTresfort puante et moult amereMieulx en resembloit a sa mere.Malle Bouche des lors en caA nous accuser commenca.Et si dist qu'il mettroit le maistre pert peine touteQuant le disciple qui escouteNe met tel soing a retenirQui luy en puisse souvenir. La peinture et la sculpture usent de l'allégorie, quand elles représentent la Paix, la Guerre, la Justice, la Charité, sous la figure d'êtres humains dont la physionomie, le geste, le costume et les attributs révèlent aux yeux la signification.Dans les arts plastiques, l’allégorie est presque toujours claire et suggestive. voit apres appertement.Sur le vingtiesme an de mon eageAu point qu'amours prent le peageDes jeunes gens, coucher m'alloyeUne nuyt comme je souloyeEt de fait dormir me convintEn dormant ung songe m'advintQui biens vueillansDois honnorer et chier tenirGrant bien t'en peult par eux venirCar cil qui est d'elle privéLuy comptera qu'il t'a trouvéPreux et courtois et libéralMieulx t'en prisera bon vassalDu pays guere ne t'eslongneEt si tu as si grant besongneQu'il te faille trop eslongierGarde toy de ton cueur changierEn aultre qu'en la créatureOu est ta pensée et ta cureEn pensant de tost retournerTu ne doys gueres séjournerFais or semblant que veoir te tardeCelle qui a ton cueur en gardeJe t'ay dit comme et en quel guiseL'Amant doibt faire sa deviseFais donc ainsi sur toute choseSi fruict veulx G. de Lorris laissait donc son poème inachevé. Best-seller avant la lettre, le Roman de la Rose est un long poème écrit au XIIIe siècle par deux auteurs successifs : Guillaume de Lorris et Jean de Meun. Comment Amour au beau jardinTraicta l'Amant de cueur finAyma le bouton tellementOu'il en eust grant empeschementLe dieu d'Amours qui l'arc tenduM'avoit tout le jour attenduA me poursuyr et espierSi s'arresta Malgré tous les obstacles, il parviendra à le cueillir et à le déflorer avant de s'éveiller. Il n'est pas besoin d'ajouter que cette fleur est l'emblème de la femme aimée qu'on ne peut obtenir qu'après de longues épreuves. oygnent,Mais apres de leurs flesches poignentPar derriere jusques a l'ozEt abaissent des bons les lozEt deslouent les alouez,Maint preud'homme ont desalouezLes losengeurs par leurs losengesEt fait tenir leurs cueurs a de joye tantQu'il leur convient chanter par force.Le rossignol adonc s'efforceDe chanter menant doulce noyseLors s'esvertue et se degoyseLe papegault et la calendreSi convient jeunes gens entendreA estre gays et amoureuxPour le beau printemps vigoureux.Dur est qui n'ayme d'amour francheQuant il oyt chanter sur la brancheAux oyseaulx les chans gracieulxEn celluy temps délicieuxOu toute rien d'aymer Cette œuvre a une très grande importance dans l’histoire littéraire, et elle a exercé jusqu’à la fin du Moyen Âge une influence évidente sur tous les genres de compositions : poésies , pamphlets , sermons, traités moraux ou politiques. et l'autre a densComme cil qui a mal aux dens.Lors te viendra a remembranceEt sa facon et sa semblanceA qui nulle ne s'apareille.Je te diray moult grant merveille.Telle fois te sera advisQue tu tiendras l'allez contrariant,Car en fin n'en serez riant,Souffrez que Bel Acueil luy faceDésormais quelque bien et graceAux pécheurs fault miséricordePuis que Franchise si accorde,Je vous en prie et Les nombreuses rééditions du Roman de la Rose témoignent du succès et de l’influence considérables de ce roman, dès l’époque de sa composition. tournoyementOu il avoit fait pour s'amyeMainte jouste et chevalerieEt prins par force et abatuMaint chevalier et combatu.Apres ceulx la estoit FranchiseQui n'estoit ne brune ne biseAins estoit comme neige moindre ParadisQu'avoir amye a son devisD'illecques me party a tantEt m'en allay seul escoutantParmy le verger, ca et la,Et le dieu d'Amours appellaLors par devant luy Doulx RegartA nul n'avoit il plus regartSon arc doré sans plus attendreLuy a lors commandé a tendreParquoy Doulx Regart le tenditEt l'arc bien tendu luy renditEt puis luy bailla cinq sajettesFortes grandes d'aler loing prestesLe dieu