Ils marquent don C’est le trentième poème des Luttes et les rêves, qui dans le déroulement pseudo-biographique du livre est consacré à la découverte du monde des hommes où s’introduit le mal, qu’ignoraient la nature et l’amour dans les deux premiers livres. Cette seconde partie composera Châtiments publié en 1853. L’auteur et le contexte historique et culturel des Contemplations 13 fondé en 1818, dont l’auteur des Mémoires d’outre-tombe, très proche de ce courant plus royaliste que le roi, était l’un des rédacteurs en chef. Más informació ; Contexte. 28Les poèmes que l’on peut dire de la misère sociale, de l’isolement du misérable à l’intérieur d’une société qui le rejette, traversent le recueil et d’abord le troisième livre, Les Luttes et les rêves, qui marque l’accès à la connaissance de la société avec tout ce qu’elle suppose d’intrusion du mal dans un monde jusque-là observé dans la nature et au prisme de l’amour. Le poème dont la majeure partie est écrite en janvier-février 18558, joue un rôle essentiel dans la définition du terme de contemplation dont le principe est ancien chez Hugo9, mais dont la précise acception est ici déterminante pour la compréhension de la poétique des deux derniers livres. L’ « Évanouissement » apparaît comme la fin attendue, avant que la dernière section n’apporte, au vers 643, le retournement : « Le mot, c’est Dieu ». "Théâtre et société"). Objectif : situer l'oeuvre dans son contexte ainsi que dans l'ensemble de l'oeuvre de l'auteur et en connaître les principales caractéristiques. 2 Voir les éditions de Ludmilla Wurst qui insiste sur ce... 1On connaît cette longue genèse des Contemplations qui passe par le projet de deux volumes dont le second intégrerait un pamphlet en vers contre Napoléon : « Premier volume, autrefois, poésie pure. », rejoignent ceux de la « contemplation », incluant l’accès à une lumière finale qui, comme dans Les Malheureux (V, 26), désigne le retournement qui donnera finalement une signification à ce dérèglement que le mal opère dans la vie de la communauté humaine : Des cités d’où s’en vont, en se tordant les brasLa charité, la paix, la foi, sœurs vénérables ;L’orgueil chez les puissants et chez les misérables ;La haine au cœur de tous23 ; 32Le tableau général de la misère et du malheur qui frappent inexorablement l’humanité appelle une forme de réponse à l’interrogation énigmatique posée par le titre « ? 5Ces longs poèmes, qui se répondent de part et d’autre de l’ouvrage, relatent la biographie poétique et politique du poète, depuis son enfance au livre I jusqu’à l’exil au livre V. Le livre I est consacré à la découverte de la nature que fait le jeune poète au sortir du collège. La question de la stérilité de la pensée humaine, sa vanité, son absence d’avenir sont sûrement la sanction morale et métaphysique la plus cruelle qu’inclut la proscription. La dernière modification de cette page a été faite le 4 août 2018 à 20:48. Recueil de 158 poèmes rassemblés en 6 livres que Victor Hugo a publié en 1856. Il se rallie à la monarchie de Juillet, mise en – Je suis content ». Seule la nature, « Ô forêts ! 21 « Écrit sur un exemplaire de la Divina Commedia », II... 29Ici encore, le souci d’une chronologie interne au recueil, que traduit la datation fictive, est particulièrement sensible dans le grand poème « Melancholia », écrit encore sur ce modèle discursif que Hugo réserve à l’énoncé de vérités essentielles, selon un mode historique, narratif ou descriptif qui se plie à la composition poétique. 9Le contexte révolutionnaire est présent dès les premières visites du « marquis » : la Révolution n’effraie pas ce dernier : « Vous marchiez sur le peuple à pas légers – et lourds ». Mais cela, après l’expérience d’un exil qui n’est plus qu’enfermement dans un cachot ou une tombe au plafond définitivement scellé. Mais la censure quexerce Charles X sur la presse comme sur les œuvres littéraires le fait évoluer vers le … 22L’« exil » (ou la mort symbolique) du pâtre ou celui du Mage, l’un dans l’extrême humilité de sa solitude et de son dénuement, l’autre dans la densité du travail de haute science ou de poésie, restent le fait d’êtres exceptionnels qui ne peuvent être qu’exemples ou intermédiaires. Deuxième volume : aujourd’hui, flagellation de tous les drôles et du drôle en chef1 ». 3 La Préface précise, on le sait, la fusion entre auteur... 3Deux poèmes de Châtiments évoquent l’histoire politique du poète : « Ce que le poète se disait en 1848 » et « Écrit le 17 juillet 1851, en descendant de la tribune », revirement qui suppose le passage d’une poétique du retrait à celle d’une parole de vérité. J’ai rêvé près des flots, dans les herbes, […]Oui, dans le même temps où vous faussiez ma lyre,Marquis, je m’échappais et j’apprenais à lireDans cet hiéroglyphe énorme : l’univers. Le poème se situe en deuxième position dans Les Luttes et les rêves, immédiatement après le rappel des incarnations formidables, montagne, chêne, lion, qui ont précédé celle de l’homme de génie21. La Révolution française de 1789 a créé un torrent d'idéaux romantiques dans toute l'Europe. Les Contemplations est un recueil composé de 158 poèmes. Le renouvellement de l’écriture classique, qui rend compte parfaitement des trois premiers livres, a franchi un degré. 8 Jean Gaudon donne les étapes de la composition d’après Journet et Robert. 24 L’image est reprise dans « Le Satyre » de la première Légende des siècles. raréfaction des poèmes et surtout par le vide qui suit la date du 4
- Contexte historique : Il la peint durant la période de ségrégation raciale aux. 27 « Veni, vidi, vixi » est écrit à la suite de son éche... 44Les « Mémoires d’une âme » s’inscrivent dans l’histoire bouleversée du XIXe siècle, où l’enfant pensif découvre sa vocation poétique traversée par les événements d’une époque que la création poétique doit prendre en charge. Ses aspects sont divers : la femme obligée de se prostituer et en proie à l’infamie ; l’escroc qui condamne le vol d’un pain par un indigent. Les textes sont disponibles sous licence Creative Commons Attribution-partage dans les mêmes conditions ; d’autres conditions peuvent s’appliquer. Victor Hugo le fait éditer en 1856 alors qu’il se trouve en exil dans les îles anglo-normandes (depuis le début de 1852). importante dans la seconde partie que dans la première ; les poèmes,
Les Contemplations - Agrégation lettres externe et interne. – Après ? Le poète se définit alors comme un passant méditant sur « le fond de la souffrance humaine ». tout est sépulcre. Le titre du livre VI, Au bord de l’infini, reprend sous toutes leurs formes les révoltes originelles pour aboutir in extremis, dans « À celle qui est restée en France », à l’opposition fondamentale qui implicitement portera toute la suite de l’œuvre. Il partage alors le sort de ceux qu’il était censé défendre et succombe sous les huées, les injures et l’envie qui l’arrachent à la vie pour mieux le reconnaître une fois mort. Le premier livre devient donc le livre du passé, de la jeunesse, de la découverte de la nature, de l’amour et de la société, le second celui de la mort réelle et symbolique, recentrée in fine sur le temps de l’exil, celui de la composition définitive du recueil. plane ! », après un tiret et un blanc : « Et que tout cela fasse un astre dans les cieux ! l'énigme du berceau et aboutissant à l'énigme du cercueil" que peut
"l'existence humaine sortant de
Il y accède par le biais d’une ascèse faite de solitude absolue, de dénuement, de tension pour « sonder11 » la nature qui l’entoure : Et dépassant la créature,Montant toujours, toujours accru,Il regarde tant la nature,Que la nature a disparu ! De ces hauteurs et de cette ascension, on passe directement au tragique de la misère, éprouvée bien avant l’exil, et au mépris qu’elle engendre parmi la foule (« Peuple océan jetant l’écume populace ! Entre les deux livres, l’expérience de la mort réelle et symbolique est passée. Au cours du XIXe siècle son insatiable activité littéraire se fait de plus en plus lécho de son engagement politique. Une révolution esthétique devait faire suite à la Révolution politique, relevant du même progrès. 2 Voir les éditions de Ludmilla Wurst qui insiste sur cette unité originelle, de Pierre Laforgue qui précise l’origine plus lointaine et circonstanciée de cette genèse et bien sûr de Jean Gaudon (Ludmilla Wurst, Poche classique, 2002 ; Pierre Laforgue, GF Flammarion, 1995 ; Jean Gaudon, Victor Hugo, Œuvres complètes, éd. « Cadaver » (VI, 13) chante la splendeur du sort qui attend le mort et dont témoigne le sourire du cadavre : « Un commencement d’astre éclot dans sa prunelle ». La strophe VIII, ajoutée, on le sait, in extremis, reste cependant énigmatique. L’accusation est portée avec plus de force encore contre la méconnaissance de l’histoire et du passage d’une époque à une autre, les temps modernes étant liés au libéralisme comme au romantisme : Liberté ! Il est évidemment artificiel de séparer ces trois axes concomitants, familial, politique, poétique, mais la lecture suffit à les regrouper et l’analyse permet de saisir ce jeu des correspondances entre poèmes d’un bout à l’autre du volume, ce qui rend sensible l’unité de l’ensemble. Victor Hugo, 1853. tout lecteur, y compris la souffrance du deuil qui creuse le quatrième
Le recueil des Contemplations se présente d’abord comme très éloigné du pamphlet satirique, tant du point de vue de l’énoncé, « une destinée est écrite là jour à jour », que de l’énonciation effaçant largement la part « personnelle » de la voix poétique, « ma vie est la vôtre, votre vie est la mienne ». Publiées en 1856, Les Contemplations portent la marque d’un double deuil : la perte de la fille du poète, Léopoldine, et la mort symbolique que représente l’exil. Après le collège, réduit à l’apprentissage des vers latins, la confrontation entre la nature et l’art se heurte à l’état d’une langue : « La langue était l’état avant quatre-vingt-neuf ; / Les mots, bien ou mal nés, vivaient parqués en castes ». En particulier, et immédiatement repérables, les longs poèmes Dominique Vaugeois2016-09-20T13:41:00XXnarratifs, écrits en 1854 et 1855, « Réponse à un acte d’accusation » (I, 7) / « Quelques mots à un autre » (I, 26) sont datés fictivement de 1834 ; et à l’autre extrémité du recueil au livre V, « Écrit en 1846 » (V, 3) et « Écrit en 1855 » ( V, 3) affichent une datation fausse dans leur titre même. La réponse au « Pourquoi ? Paix, endormissement s’étendent sur la terre, les mers, la nature, les êtres, l’univers. Face aux responsables de la proscription et de l’opprobre, « Les Mages » disent le triomphe des grands contemplateurs et l’avènement de leur œuvre de progrès. Mais il va rapidement prendre un caractère universel. Par eux adviennent la liberté et le progrès. Il faut attendre les affaires de Rome en octobre 1849 pour que la rupture avec la droite soit consommée. 10 À Hetzel, le 12 juillet 1855 : « Je recommande à votre attention fraternelle et paternelle d’abord tout, puis très particulièrement la grosse pièce qui finit (Magnitudo parvi) et qui marque le passage d’un volume à l’autre, du bleu clair au bleu sombre. 31D’autres poèmes de la misère, comme en III, 11, « ? Dans « Autrefois », la connaissance du monde provoquait un renoncement à la « poésie-monarchie7 » et une adaptation poétique et historique aux temps présents, à la reconnaissance d’une révolution dans les deux domaines : la politique et le langage. 4 Voir sur ce point les travaux fondateurs de René Journ... 4La composition du recueil suppose un vaste travail de réflexion dont témoigne en particulier le jeu savant des dates attribuées à la rédaction des poèmes. […]J’étais même avant toi ; tu n’aurais pu, lumière, Sortir sans moi du gouffre où tout rampe enchaîné ;Mon nom est FIAT LUX, et je suis ton aîné5 ! Cet immense poème de 672 vers est une vaste interrogation sur la mort et l’éventualité de l’infini. 14:10 « Les Contemplations » de Victor Hugo A Villequier. Le « temp... 16La disparition de la nature, morte au monde du regard, permet le dévoilement de Dieu, l’accession à la contemplation, à l’espace sacré du temple dessiné par projection du ciel sur la terre12. Les dates réelles de rédaction4 permettent de recomposer ce travail de l’ordonnancement. 26 Retrait qui s’oppose à l’accomplissement : le dévoile... 43Cette ultime mort au monde qui passe par l’« évanouissement » de l’œuvre semble mettre un terme au long renoncement imposé par l’exil, à la fois acceptation, sacrifice du « moi » terrestre, et accès glorieux de l’âme à la confusion avec la nature. Puis la vision s’élargit à tous les grands suppliciés de l’histoire, heureux dans leur malheur, sans crainte de la mort. Dans la première partie de « Magnitudo parvi », où sont mis en scène le père et sa fille, la question de la connaissance est posée et le poète ne peut que constater les limites de son regard : L’inconnu, celui dont maint sageDans la brume obscure a douté,L’immobile et muet visage,Le voilé de l’éternité,A, pour montrer son ombre au crime,Sa flamme au juste magnanime,Jeté pêle-mêle à l’abîmeTous ses masques, noirs ou vermeils ;Dans les éthers inaccessibles,Ils flottent, cachés ou visibles ;Et ce sont ces masques terriblesQue nous appelons les soleils ! Image dernière de l’exilé dont la pensivité active qui prélude à la contemplation, fait la force douloureuse, mais triomphante26. C’est pourquoi sa place, sa longueur et sa composition strophique exceptionnelles permettent de dire qu’il est transitionnel sur le plan philosophique aussi bien que poétique, aboutissement des poèmes de la première partie et ouverture sur ceux de la mort et de l’exil dont il va être la clé, forme et sens confondus10. Il s’agit des « Malheureux » (V, 26), écrit en septembre 1855, placé consciemment à la fin du livre V, En Marche, où c’est plus directement le malheur familial et social propre à l’exil qui est en cause. États - Unis. 23Le poème prend pour point de départ le souvenir de la fruste chaumière d’un « malheureux », solitaire et misérable. Histoire littéraire. La voie qui les mène à la connaissance les fait se perdre dans leur objet, nature et infini confondus. Peu d'oeuvres poétiques se réfèrent plus ouvertement à leur contexte historique et biographique que celle-ci. Présent au chaos des mondes, « le contemplateur triste et meurtri, mais serein » ne se reconnaît plus dans l’« évanouissement » de son œuvre et de l’individualité qui y est attachée. projets de Hugo, comme ses lettres, montrent son
Les deux premières références sont à Caton, se perçant de son épée et à Dante, l’exilé. Le concept d’« évanouissement » qui se précise dans « Les Mages » introduit une équivoque qui, d’une certaine façon, plane sur l’ensemble du livre VI. , en conséquence,
Son regard s’y attarde : Et pendant qu’il séchait ce haillon désoléD’où ruisselaient la pluie et l’eau des fondrières,Je songeais que cet homme était plein de prières,Et je regardais, sourd à ce que nous disions,Sa bure où je voyais des constellations. 35Elle passe, dans le dernier livre, Au bord de l’infini, par l’obsession de la mort qu’orchestre le long poème « Pleurs dans la nuit » (VI, 6), mort qui est la fin attendue pour « tous » et qui rend vaine la recherche du vrai : Qu’avez-vous donc trouvé, dites, chercheurs sublimes ?Quels nids avez-vous vu, noirs comme des abîmes,Sur les rameaux noueux […]De quelqu’un qui se tait nous sommes les ministres ;Le noir réseau du sort trouble nos yeux sinistres ;Le vent nous courbe tous ; 36Cette misère pascalienne de l’homme sans Dieu obstrue définitivement l’espoir d’accès à la connaissance. Le fondement d’une poétique et sa coïncidence avec l’histoire. Auparavant, le doute annoncé dès la deuxième strophe (« Mon esprit, qui du doute a senti la piqûre ») sur ce qui attend l’homme condamné à mourir est partout. Nous avons, dans le même complot,Mis l’esprit, pauvre diable, et le mot, pauvre hère ;Nous avons déchiré le capuchon, la haire,Le froc, dont on couvrait l’Idée aux yeux divins6. Connu dabord comme le chef de fil des romantiques, il reste fidèle à ses idéaux royalistes jusquau milieu de la Restauration. *Il le regarde, il le contemple ;Vision que rien n’interrompt !Il devient tombe, il devient temple ;Le mystère flambe à son front. « Écrivains », 1993, p. 141. Mais, avec le temps, la peur vient, sans qu’il prenne bien la mesure de cette Révolution « formidable ». - 30 citations - Référence citations - (Page 1 sur un total de 2 pages) Citations Les Contemplations (1856) Sélection de 30 citations et proverbes sur le thème Les Contemplations (1856) Découvrez un dicton, une parole, un bon mot, un proverbe, une citation ou phrase Les Contemplations (1856) issus de livres, discours ou entretiens. Peu d'oeuvres poétiques se réfèrent plus ouvertement à leur contexte historique et biographique que celle-ci. Ce passage de l’ignorance au savoir suppose, dans la cinquième partie, que l’œuvre littéraire accomplie l’est au service « de la cause humaine » : drame, prose, vers où le poète plaide « pour les petits et pour les misérables ». prendre en charge
Sa solitude est « désert », « grèves blêmes », ses rêves, ses visions apparaissent « Du bord des sinistres ravines », ses songes de la « brume hagarde » (« À celle qui est voilée », VI, 15). Le deuil de l’enfant et celui du monde sont au centre des livres IV et V, tandis que le livre VI pose de façon plus radicale la question de la connaissance. Hugo n'avait pas publié de "poésie pure", comme il définit Les Contemplations au cours de leur préparation, depuis 1840, date de publication des Rayons et les ombres. 12 Le mot est pris dans son sens étymologique. Jean Massin , Le Club français du livre, t. 9, 1968). « Magnitudo parvi » prépare cette identification : 13 Le pronom personnel désigne ici la solitude.